1 – Bilan des 6 premiers mois après la mise en place des nouveaux protocoles :

Avec un seul   ramassage hebdomadaire des ordures ménagères durant la période estivale et ses traditionnels épisodes caniculaires, il était inévitable de voir se multiplier des phénomènes de putréfaction accélérée du contenu des sacs noirs dans les lieux de stockage privés des habitants ou des commerçants ( restaurants, hôtels, gîtes ), ainsi que dans les rues mêmes de nos villages. En haute saison touristique, le doublement de population généré par la présence des vacanciers sur le territoire des Alpilles justifie à lui seul une fréquence de 3 ramassages hebdomadaires, tant pour des motifs sanitaires que pour préserver la qualité des espaces publics et l’aspect de nos rues et de nos paysages.
La distribution généralisée de containers de même calibre, quel que soit le nombre d’occupants des habitations à équiper, et sans tenir compte de leur possibilités réelles de stockage pour cet encombrant matériel, s’est mécaniquement traduite par l’exposition permanente de nombreuses bennes dans les rues et les ruelles..

Le renversement de ces maxi-containers lors des violents coups de Mistral et leurs dangereuses déambulations au milieu des voies de circulation doit faire l’objet de mesures préventives sérieuses : ce phénomène météorologique naturel et récurrent, qui n’est pas apparu subitement dans notre région en 2023, a été pourtant totalement ignoré lorsque la décision de distribuer ce nouveau matériel roulant a été prise. L’ancien système des sacs noirs et jaunes se montrait plus adapté à cet aléa climatique que l’exposition des grandes poubelles aux « assauts » du Mistral.


2 – Les éléments à prendre en compte :

Le rythme du ramassage des ordures ménagères doit impérativement tenir compte de l’augmentation de la population résidente ou de passage en période touristique, ainsi que des conditions climatiques extrêmes rencontrées durant l’été. Les locations saisonnières à la semaine imposent le plus fréquemment leur mise à disposition du samedi au samedi, nécessitant l’évacuation immédiate des poubelles pleines avant l’arrivée des nouveaux occupants. Cette exigence domestique apparaît tout à fait légitime pour les habitants d’un territoire dont une des principales ressources économiques reste l’accueil des touristes. Les mesures élémentaires d’hygiène à respecter durant l’été ( décomposition des aliments sous l’effet de la chaleur, odeurs persistantes, prolifération des vers et des insectes, débordements des poubelles, etc … ) tout comme l’aspect des villages et de leur environnement à préserver de ces dégradations, sont des impératifs aussi prioritaires que la bonne gestion comptable de ce service public ou les économies d’échelle recherchées.
L’attribution de ces nouveaux containers doit tenir compte des situations particulières suivantes : personnes seules ou familles, types d’habitations à desservir ( maisons de ville sans cour ni jardin, en centre bourg ou en campagne, gîtes ou chambres d’hôtes ), commerces divers ( restaurants, hôtels, autres … ) chaque entité produisant des déchets très disparates de par leur nature et leur quantité. Les containers mis à disposition des riverains selon le principe du « porte à porte » doivent prendre en considération ces différents cas de figure. Le recensement préliminaire des besoins n’a manifestement pas été effectué de manière rigoureuse par la CCVBA. Celle-ci a décidé arbitrairement de mettre à disposition de tous le même matériel et d’imposer un seul passage hebdomadaire pour le ramassage alors que les volumes à traiter varient considérablement selon les habitants, les activités et les saisons.  
En cas de fort Mistral ( ce qui se produit tout de même régulièrement en région provençale ), il serait bon de prévoir un dispositif d’amarrage des containers dans les zones les plus exposées pour éviter leur renversement et leurs « excursions sauvages » sur la chaussée. 

3 – Les missions de la CCVBA

Tel qu’il a été suggéré par les responsables du Service Déchets de la CCVBA, le « doublement » ( voire le triplement ) des sacs noirs déposés dans les bennes pour enrayer le processus de putréfaction et de fuites malodorantes durant les fortes chaleurs de l’été, n’est pas du tout à la hauteur du problème posé. Cet éventuel recours massif aux sacs plastiques ne paraît guère compatible avec les objectifs écologiques et environnementaux poursuivis officiellement par la CCVBA. La recommandation de renoncer l’été aux traditionnels barbecues ou à la consommation de viande et de poissons dans les premiers jours qui suivent celui du ramassage est stupéfiante .
Il est surprenant que les élus qui ont validé le dispositif proposé par la CCVBA n’aient pas anticipé les conséquences pratiques de ces nouveaux protocoles sur la vie quotidienne de leurs administrés. Certes, aucune véritable étude d’impact ne leur a été présentée pour justifier les choix retenus, mais leur connaissance du terrain et des particularités de leurs communes aurait pourtant du les amener à exiger certaines adaptations minimales. La CCVBA ne pouvant nier la réalité des dysfonctionnements du nouveau système relevés par une majorité de riverains sur l’ensemble des communes concernées,s’en remet directement aux seuls Maires pour solutionner les problèmes qu’elle a créés elle-même. Elle leur demande maintenant d’organiser une enquête auprès des habitants afin de déboucher sur des solutions pratiques : identifier des lieux de proximité pour implanter des dépôts collectifs avec un contrôle strict de leur usage, s’engager à faire des propositions concrètes pour le début de l’année 2024 ! Or, la résolution de ces problèmes relève entièrement des missions du Service Public inter-communal qui a été créé précisément pour décharger les communes de cette responsabilité. Où est la logique ? N’y a-t-il pas un réel problème de compétence au niveau de la CCVBA dans la gestion du ramassage et du traitement des déchets qui lui ont été entièrement déléguées ? 

A SAVOIR :

« A partir du 1er janvier 2024, selon l’article L541-21-1 du code de l’environnement, il ne sera plus possible de mettre  les déchets biodégradables  dans la poubelle noire Ils devront être recyclés.

La loi  va modifier les comportements et selon l’habitation, ce ne sera pas facile  Il faut s’y préparer .La CCVBA devra informer la population mais aussi  la consulter.  L’impératif étant de ne pas reproduire les  erreurs passées. La consultation devra  être individualisée non seulement pour définir les types de logements avec jardin , cour,  balcon, mais aussi les désirs de chacun en matière d’apport; Pour réussir une telle révolution dans le traitement des déchets, il faudra tenir compte du contexte.

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